Monopole naturel et concurrence monopolistique
- Le monopole naturel se caractérise par un coût fixe important et un coût marginal faible, voire nul.
- Le coût total moyen décroît et reste toujours au-dessus du coût marginal.
- Cette situation de monopole est dite naturelle car l’entreprise voudra toujours produire une quantité plus importante dans le cas de concurrence parfaite avec une demande parfaitement élastique.
- Ce faisant, elle sera nécessairement amenée à grandir et absorber ses concurrents qu’elle mettra en faillite ou acquerra, de manière à faire disparaître la concurrence.
- Lorsque l’entreprise reste seule sur le marché, elle se retrouve en situation de monopole.
Choix optimal en monopole naturel
Les politiques publiques et le monopole
Les décideurs politiques peuvent répondre au problème posé par un monopole par l’une des quatre actions suivantes:
- En essayant de rendre les industries monopolistiques plus concurrentielles.
- En réglementant le comportement des monopoles.
- En transformant certains monopoles privés en entreprises publiques.
- En ne faisant rien du tout.
Accroître la concurrence
L’État peut promouvoir la concurrence en utilisant les lois antitrust de plusieurs manières:
- L’État peut empêcher les fusions.
- L’État peut démanteler des entreprises.
- Les lois antitrust peuvent empêcher les entreprises de coordonner leurs activités de manière à rendre les marchés moins concurrentiels. Exemples: Sherman Act (1890), Clayton Act (1914), UE: Traité de Rome (1957, art. 82), LCart en Suisse (1996).
Réglementer le comportement
L’État peut réglementer le prix fixé par le monopole:
- L’allocation des ressources est efficace si le prix est tel qu’il est égal au coût marginal.
- Cependant, il n’est pas toujours aisé pour le régulateur de connaître et fixer le prix idéal.
- En monopole naturel, fixer un prix égal au coût marginal n’est pas viable pour l’entreprise.
Prix plafond
On “force” le résultat idéal de concurrence parfaite en imposant au monopoleur le prix de la concurrence parfaite comme plafond:
- Implique automatiquement une recette marginale constante pour le monopoleur, de sorte qu’il n’a pas intérêt à limiter sa production.
- Problème pratique: prix de concurrence parfaite n’est pas observé en monopole. L’État peut se tromper et fixer un prix qui est plus haut ou plus bas.
- Selon ce niveau, le gain de bien-être sera moindre par rapport à la concurrence parfaite. Il peut même être pire s’il est fixé trop bas! L’idéal de concurrence parfaite s’obtient lorsque le prix est égal au coût marginal:
- Problème si on force un prix-plafond correspondant: l’entreprise fera des pertes!
- Rappel: en monopole naturel, le coût marginal est toujours inférieur au coût moyen de sorte que le prix-plafond sera aussi nécessairement inférieur au coût moyen.
- Implique une recette totale inférieure au coût total, soit une perte.
- L’entreprise peut se sauver en faisant en sorte que CM=P donc il n’y a pas de pertes pour l’entreprise mais la perte de surplus se maintient.
Typologie de la concurrence imparfaite
La concurrence imparfaite renvoie à ces structures de marché qui ont certains traits de la concurrence et certains traits du monopole:
- Deux types de marchés en concurrence imparfaite:
- Violation de l’hypothèse d’atomicité (monopole, duopole, oligopole): nombre d’offrants limité, produit homogène.
- Violation de l’hypothèse d’homogénéité (Concurrence monopolistique): Grand nombre d’entreprises offrant des produits similaires mais non identiques. On parle de différenciation des produits.
Structures principales de marché
Attributs de la concurrence monopolistique
- De nombreux vendeurs, par exemple:
- Livres, CD, films, les jeux vidéos, restaurants, vêtements, smartphones, cigarettes, boissons, etc.
- Contrairement à l’oligopole, l’entente est difficile en raison du nombre élevé de firmes, mais aussi parce qu’elles rivalisent sur des parts de marché.
- Des produits différenciés:
- Chaque entreprise souhaite asseoir sa marque et la distinguer des marques rivales pour fidéliser sa clientèle. Cette différenciation avec loyauté lui assure une demande pour son produit, contrairement à la concurrence parfaite, où la demande est parfaitement élastique.
- Une entrée libre.
Comment différencier
- Par style ou par type de bien, qui correspondent à des besoins et des goûts différents. Exemples:
- Voitures: familiale, utilitaire, sportive, SUV…
- Recherche d’un marché de niche: collectionneurs, spectacles art et essai, production locale et bio, etc.
- Par localisation: coûts de déplacement implique une préférence pour ce qui est proche. Le même bien ou service dispose donc d’une demande “locale” relativement captive.
- Par qualité: Chocolats, vélos, montres, stylos sont vendues dans des gammes: gamme d’entrée, milieu de gamme ou haut de gamme.
Caractéristiques
- Concurrence entre offreurs: sur le marché d’un bien hétérogène, l’entrée de nouveaux producteurs réduit la quantité que peut vendre chaque vendeur à un prix donné.
- Gain de diversité: l’apparition de nouvelles déclinaisons du même bien permet de satisfaire des préférences très hétérogènes (ou de les créer).
- En raison de la différenciation, chaque firme dispose d’un pouvoir de monopole sur son bien dont la demande n’est pas parfaitement élastique, et donc un prix qui varie avec la quantité fournie du bien.
- Le grand nombre de firmes implique une bonne dose de concurrence entre offreurs: Selon la quantité et le prix des autres offreurs, l’entreprise individuelle est confrontée à une limite sur sa capacité à modifier son prix.
Court/Long terme
- La firme en concurrence monopolistique dans le court terme.
- Lorsque les firmes réalisent des profits économiques, de nouvelles firmes sont incitées à entrer sur le marché. Ceci:
- Augmente le nombre de produits offerts.
- Réduit la demande qui s’adresse à chaque firme déjà présente sur le marché.
- Provoque un déplacement vers la gauche de la courbe de demande des firmes en place.
- Réduit la demande des firmes en place ainsi que leur profit.