Intro à la théorie politique

Justice

Difficile de définir quelque chose tellement abstraite. Une société juste est donc celle qui repartit et organise les organes importants de l’État, revenus, droits, etc; comme il convient.

Il y a trois approches pour définir la justice est savoir si tout le monde est donné ce qui lui est dû:

  • L’utilitarisme: La justice consiste à maximiser le bien-être collectif. On juge la répartition des biens en fonction de son utilité pour le plus grand nombre.
    • Exemple: Un gouvernement décide de légaliser une politique qui réduit les droits individuels d’une minorité (comme des restrictions sur la propriété privée) parce que cela augmenterait le bien-être général de la majorité, par exemple en redistribuant des ressources pour améliorer les services publics.
  • Le libertarisme: Met l’accent sur la liberté individuelle et les droits de propriété. Chaque personne a droit aux fruits de son travail sans intervention excessive de l’État. État minimal
    • Exemple: Dans une société libertarienne, les impôts sont réduits au strict minimum nécessaire pour maintenir l’ordre public et protéger les droits de propriété. Les individus sont libres de conclure des contrats et de mener leurs affaires sans régulation gouvernementale, comme ouvrir une entreprise sans avoir à obtenir de licences ou de permis.
  • Le libéralisme: Insiste sur l’égalité des chances et la répartition équitable des ressources pour garantir à chacun les mêmes opportunités, tout en respectant les libertés individuelles.
    • Exemple: Un État met en place des politiques sociales telles que l’éducation gratuite et universelle, des soins de santé accessibles à tous et des programmes d’aide sociale. Cela vise à niveler le terrain pour que chaque individu, indépendamment de son origine socio-économique, ait la possibilité de réussir.

Des cas hypothétiques

Quelle est la bonne chose a faire? Supposez que soyez le juge dans cette affaire. Écartez la question du droit: Est-ce qu’il est moralement permis de tuer?

Il serait possible de tuer une personne pour en sauver cinq. Là on part du principe que logiquement on préfère sauver cinq personnes que une. De l’autre coté, il est vrai que notre action tue une personne.

Un autre cas

Une infirmière peut sauver 5 patients qui nécessitent un transplant d’organes en sacrifiant un touriste a l’hôpital dont ses organes sont compatibles. Là on est plutôt hesitant à agir en faveur des 5 personnes, pourtant la situation est similaire.

Le dilemme du corona

C’est quoi la théorie politique

Une théorie qui s’adresse à la politique et à la manière dont nos institutions politiques abritent et encadrent nos désaccords sur les idéaux sociaux et orchestrent ce qui est fait pour les objectifs que nous pouvons fixer.

Comment la faire?

Exemples théoriques: Quand une société est-elle juste? ou La guerre peut-elle être juste?.

On peut commencer par remarquer que la réflexion morale se déploie naturellement lorsqu’on est confronté à une question morale délicate. Nous partons d’une opinion ou d’une conviction quant à ce qu’il convient de faire: ” Dévier le tramway vers la voie latérale “. Puis nous réfléchissons à ce qui justifie notre conviction et cherchons à identifier le principe sur lequel elle est fondée: ” Il est préférable de sacrifier une vie si cela doit permettre d’en sauver plusieurs “. Mais confrontés à une situation qui remet en question ce principe, nous sommes profondément troublés: ” Je pensais qu’il était toujours juste de sauver autant de vies que possible, et il semble pourtant injuste de sacrifier le touriste “. Ressentir la force de ce trouble et le désir de le dissiper est le ressort même de la philosophie

Alors, on se pose la question: a moralité est-elle affaire de calcul, qu’il s’agisse de vies humaines, de coûts ou d’avantages, ou bien faut-il considérer que certains devoirs moraux et droits humains sont à ce point fondamentaux qu’ils s’élèvent bien au-delà de tout calcul de cet ordre? Et si des droits sont bien fondamentaux en ce sens - qu’ils soient dits naturels, sacrés, inaliénables ou catégoriques -, comment parvenir à les identifier? Et ce qui les rend fondamentaux

L’utilitarisme

Jeremy Bentham, utilitariste: Selon l’utilitarisme de Mill et Bentham:

  • Les actions moralement justes sont celles qui produisent la plus grande bonheur et viceversa.
  • Par bonheur, on entend le plaisir et l’absence de douleur. Le malheur est le contraire de ceci.
  • Le bonheur est la seule chose désirable comme fin puisque nos aimons tous le plaisir et nous avons tous de l’aversion pour la douleur.
  • Ceci est la base de la philosophie utilitariste.
  • Cette maximisation de l’utilité vaut aussi pour le gouvernement qui doit mettre des politiques en oeuvre en cherchant le bonheur de la communauté (pour Bentham un corps fictif composé par la somme des individus qu’il comprend). Alors, du point de vue de l’utilitarisme on doit procéder en se demandant: Si nous faisons la somme de tous les avantages d’une politique donnée et que nous en soustrayons tous les coûts, pouvons-nous dire qu’elle produit plus de bonheur que toute autre politique?

Dans le trolley problem on devrait sauver les cinq personnes selon cette philosophie.

Coût/bénéfice

On utilise cette méthode pour évaluer les résultats potentiels d’une décision en comparant ses coûts avec ses avantages. Exemple:

Néanmoins

La faiblesse de l’utilitarisme est le non-respect des droits individuels (on tue une personne pour en sauver 5 dans le trolley problem.). Si on ne se soucie que de la somme des satisfactions on peut finir en heurtant les individus. Donc dans nôtre but de maximiser la somme du bonheur on peut détruire les normes fondamentales de décence et de respect.

Tous les biens (moraux, financiers, etc.) ne peuvent pas êtres ramenés a une seule unité.

Exemple: Dans les années 1970, la Ford Pinto était l’une des petites voitures qui se vendaient le mieux aux États-Unis. Malheureusement, son réservoir à essence avait tendance à exploser lorsqu’un autre véhicule la percutait. Plus de 500 personnes sont mortes dans de telles circonstances, et bien plus encore ont souffert de graves brûlures. Quand l’une des victimes blessées porta plainte contre la société Ford Motor en arguant de cette erreur de conception, il apparut que les ingénieurs Ford étaient tout à fait avertis du danger auquel exposait le réservoir. Les dirigeants de l’entreprise avaient commandé une analyse coût-avantage et, sur la base de celle-ci, avaient conclu que les avantages à attendre d’une révision du modèle (en nombre de vies sauvées et de blessures évitées) ne compensaient pas les 11 dollars par voiture qu’il aurait fallu débourser pour équiper chaque véhicule d’un dispositif qui aurait rendu le réservoir plus sûr.

Cet exemple montre pourquoi cette approche est moralement problématique: la vie humaine et la dignité ne peuvent pas être réduites à une question de coût financier. Réduire tout à une seule unité de valeur économique ignore des considérations morales fondamentales, comme le respect de la vie et de la sécurité des personnes. C’est une illustration concrète de l’objection selon laquelle “toutes les valeurs ne peuvent pas être capturées par une monnaie commune de valeur”.

L’utilitarisme peut marcher dans certain cas mais pas dans tous, il faut pas l’amener vers l’extrême.

Comme prendre en compte les préférences

Pour Bentham toutes doivent être considérées indépendamment de leur valeur quand on fait des lois et pour Mill c’est l’inverse.

Mill: Si, de deux plaisirs, il en est un auquel tous ceux, ou presque, qui ont expérimenté les deux accordent une nette préférence, sans qu’intervienne aucune obligation morale de le préférer, c’est ce plaisir-là qui est le plus désirable. Il vaut mieux être un être humain insatisfait qu’un pourceau satisfait, Socrate insatisfait qu’un imbécile satisfait. Et si l’imbécile et le pourceau sont d’un avis différent, c’est parce qu’ils ne connaissent que leur version de la question.

Quantité du plaisir ou qualité?

Exemple: Je préférer voir BBT que de lire Hamlet mais si je divise Hamlet et multiplie BBT ça pourrait changer.

L’utilitarisme quantitatif (Bentham) se concentre sur la quantité de plaisir, privilégiant l’option qui procure le plus de plaisir, comme regarder plusieurs épisodes de “The Big Bang Theory” (BBT) plutôt que lire “Hamlet” si cela apporte plus de satisfaction immédiate. En revanche, l’utilitarisme qualitatif (Mill) met l’accent sur la qualité des plaisirs, considérant qu’un plaisir plus raffiné, comme lire “Hamlet”, est supérieur à un plaisir simple, même s’il est moins immédiat. Cela rejoint l’exemple de la Ford Pinto, où un calcul coûts-avantages purement quantitatif (coût de modification versus vies sauvées) a négligé la valeur morale supérieure de la vie humaine. Dans les deux cas, l’approche strictement quantitative néglige des valeurs plus profondes, comme la qualité des plaisirs ou la dignité humaine, montrant ainsi les limites de cette approche.

Conclusion

  • L’utilitarisme est une théorie éthique conséquentialiste: il évalue la moralité d’une action en fonction de ses conséquences.
  • L’utilitarisme soutient que la justesse ou l’injustice d’une action est déterminée par les résultats globaux, bons ou mauvais, qu’elle produit.
  • Les utilitaristes visent à maximiser le bonheur ou l’utilité pour le plus grand nombre de personnes.
  • Les utilitaristes insistent sur l’importance de prendre en compte les résultats et de peser les bénéfices potentiels et les dommages des actions.

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