Clivages
Les clivages sont des divisions au sein de la société ayant ces trois dimensions (Selon Bartolini & Mair 1990). On ne peut pas parler de clivage sans ces trois dimensions:
Types
Objective
Un élément empirique, plus ou moins mesurable:
- Une ligne de démarcation divisant la société en deux (ou plus) groupes sociaux distincts (nous contre eux).
- Selon Schiffino: Il peut y avoir des différences dans un groupe, comme des différences de taille, mais ceci n’implique pas un clivage.
Les clivages peuvent, dans les pires cas, être mortels. Exemple: Le génocide au Rwanda où, entre d’autres caractéristiques, la taille était un facteur décisif entre la vie et la mort.
Subjective
Celle ci est un élément normatif:
- Un ensemble de valeurs et de croyances conférant aux membres d’un groupe social donné un sentiment d’identité et de conscience de soi.
- Selon Schiffino: Les clivages peuvent donc se baser aussi sur des croyances, pas seulement sur de caractéristiques qui peuvent êtres aperçues lors d’une première impression. Un exemple serait la religion.
Organisationnelle
C’est un élément politique:
- Une structure organisationnelle qui coordonne et inspire l’action collective d’un groupe social donné et intègre les intérêts de ce groupe dans le système politique.
- Selon Schiffino: Il y avait avant, par exemple, une forte identité protestante/catholique en Suisse. Les partis politiques s’alignaient avec une de ces identités.
Clivages traditionnels
- Église vs État (relation avec le clivage religieux, surtout celui catholique/protestant comme en Suisse)
- Débat sur la séparation église/état
- Existence de partis (quelques un réformés comme l’UDC) qui s’alignent avec une église
- Centre vs Périphérie (relation avec le clivage linguistique comme en Belgique)
- Centraliser ou décentraliser l’état (débat en Belgique avec la Flandre)
- Rural vs Urbain
- Capital (possédants) vs Travail (travailleurs)
Clivages et partis
Lipset & Rokkan ont en 1967 énoncé une théorie qui établissait une relation entre les parties politiques d’Europe Occidentale et les clivages traditionnels. Leur théorie est quand même datée et trop centrée sur les démocraties occidentales.
Intensité et évolution
- L’intensité d’un clivage, sa saillance, peut être plus ou moins prononcée et évoluer dans le temps.
- Elle peut être renforcée si un clivage se superpose, en overlapping, à un autre. Ceci augmente le risque de déstabilisation du système politique. Exemple: Dans l’Irlande les protestants sont aussi centralistes. Catholiques+Régionalistes+Travailleurs vs Protestants+Unitaristes+Bourgeois.
Overlapping vs cross-cutting
Superposer vs entrecroiser. Selon Lijphart (1977): Exemple Suisse: Les francophones protestants/catholiques et les allemands protestants/catholiques. Clivages dans les groupes (ce qui affaiblit les clivages) et pas entre eux (ce qui les grandit) comme avec l’Irlande.
Nouveaux clivages, nouveaux partis
- La Revolution Silencieuse (Ingelhart 1977)
- Le clivage matérialistes (sécurité économiques) vs post-matérialistes (la vie, l’environment, etc.). Ces clivages peuvent ce donner dans un groupe comme dans les différentes ailes d’un parti.
- Il contribue à expliquer l’émergence des partis écologistes.
- Clivage Matérialistes vs Post-Matérialistes : Inglehart a observé que, dans les sociétés où les besoins économiques de base sont largement satisfaits, les individus tendent à accorder plus d’importance à des valeurs post-matérialistes. Ce clivage se manifeste au sein des populations et même au sein des partis politiques, où des ailes peuvent être plus matérialistes ou post-matérialistes.
- Émergence des Partis Écologistes : Ce changement de valeurs a contribué à l’apparition et à la croissance des partis écologistes. Les préoccupations pour l’environnement, la durabilité et la qualité de vie sont au cœur des valeurs post-matérialistes. Ainsi, la “Révolution Silencieuse” explique en partie pourquoi de plus en plus de citoyens soutiennent des politiques et des partis axés sur ces enjeux.
- Mondialisation
- clivage mondialistes (souvent les gagnants) vs anti-mondialistes (souvent les perdants de la mondialisation)
- Il contribue à expliquer l’émergence des partis anti-système (identitaires et/ou souverainistes et/ou populistes)