Introduction à la politique comparée
C’est quoi?
C’est nous demander: Pourquoi les pays réagissent différemment aux mêmes défis? Exemples:
- La transition démographique.
- Le COVID. Dans l’USA, par exemple, l’amour pour les armes débouche dans une permission de les porter librement et, donc, dans des mass-shootings usuels. On a la tendance à penser que notre système national est normal, est donc on a de la peine pour trouver des solutions à nos problèmes.
Ce n’est pas une question de comparer les pays, mais les cantons, les villes, etc. Tout peut-être utile.
Formation des concepts
- La politique comparée est dans une large mesure une entreprise de “formation de concepts”. Conceptualiser est au centre de cette pratique.
- Nous devons développer des termes (concepts) qui nous permettent de décrire et d’analyser le monde de manière systématique.
- Dans le domaine de la politique comparée, de nombreux désaccords portent sur la définition de l’application correcte des concepts.
- Qu’entendons-nous par paix, démocratie, État de droit, etc.
- Est-ce que l’Hongrie est toujours démocratique? Est-ce que ça démocratie est en déclin? Pour répondre à cela on aura besoin de définir démocratie et déclin.
Le meilleur ami des comparatistes: la typologie
- Il existe souvent une immense variété de formations institutionnelles: chaque système électoral/parti/système juridique est différent.
- Nous voulons créer des catégories qui nous permettent de mettre de l’ordre dans cette variété:
- Pour la gérer.
- Améliorer notre compréhension de la logique interne des structures institutionnelles.
- C’est pourquoi nous élaborons des typologies:
- Tous les éléments d’une même catégorie sont suffisamment similaires dans le domaine que nous utilisons pour créer la typologie.
- Les éléments des différentes catégories se distinguent clairement dans le domaine que nous utilisons pour créer la typologie.
- Il existe une logique interne aux types qui génère la stabilité de la typologie.
- Exemples:
- Typologies religieuses: Monothéistes ou polythéistes.
- Typologies économiques: Capitalistes ou socialistes.
Les régimes
Selon Schiffino:
Démocratie
Définition minimale
Selon Joseph Schumpeter: “that institutional arrangement for arriving at political decisions in which individuals acquire the power to decide by means of a competitive struggle for the people’s vote. “.
Selon Adam Przeworski: “Democracy is a system in which parties lose elections. “.
C’est des définitions minimales: il n’y a pas de État de droit ni de providence, pas de checks and balances, etc. La base de la démocratie sont les élections, le gouvernement peut perdre le pouvoir par les élections.
Le propre Schumpeter disait: “Democracy does not mean and cannot mean that the people actually rule in any obvious sense of the terms ‘people’ and ‘rule’. Democracy means only that the people have the opportunity of accepting or refusing the men who are to rule them. “. Ce qui, évidemment, part d’une définition de la démocratie minimale.
Définition extensive
Selon Steven Levitsky dans son livre Elections without democracy: “*Modern democratic regimes all meet four minimum criteria:
- Executives and legislatures are chosen through elections that are open, free, and fair;
- virtually all adults possess the right to vote;
- political rights and civil liberties, including freedom of the press, freedom of association, and freedom to criticize the government without reprisal, are broadly protected; and
- elected authorities possess real authority to govern, in that they are not subject to the tutelary control of military or clerical leaders. ” Selon ceci, la Suisse n’était pas une vraie démocratie avant le vote féminin. Schumpeter laisse chacun faire cette réflexion. Selon la définition de Levitsky, on peut avoir des élections très compétitives mais qui ne débouchent pas dans un régime soi-disant démocratique.
Laquelle?
Aucune de ces définitions sont mauvaises. Mais, pour quel but voulons nous utiliser la définition? Parfois la minimaliste est meilleure, ça dépend totalement de la question à discuter.
Non-démocraties
- Totalitarisme
- Régimes autoritaires
- Dictatures personnalistes
- Régimes à parti unique
- Régimes militaires
- Monarchies absolues
- Autoritarisme compétitif (Levitsky/Way)
Totalitarisme vs autoritarisme
En résumé, les régimes totalitaires se caractérisent par un contrôle absolu du pouvoir, une forte mobilisation et une idéologie omniprésente, tandis que les régimes autoritaires sont plus flexibles, avec un pluralisme limité et une mobilisation idéologique et politique plus variable.
Totalitarisme
La cohésion de la société totalitariste est menacé par la religion, qui sépare les gens. Le mouvement de masse est nécessaire, par exemple en utilisant les organisations de jeunesse. Cela rend plus facile transformer la culture et la vie quotidienne. Ceci fonctionne de cette même manière dans la DPRK. ou dans l’Afghanistan (dans un degré mineur). De nos jours ceci n’est plus si commun.
Le fascisme et le stalinisme sont différents des dictatures traditionnelles, mais pas suffisamment similaires pour être mis dans le même camp. Même si le stalinisme a assassiné des millions de gens, il n’a pas mené les mêmes actions que les régimes fascistes.
Dans l’autoritarisme, on ne cherche pas tellement ce changement dans la société.
Autoritarisme
- Dictatures personnelles:
- Autocratie dans laquelle le pouvoir est concentré dans une seule personne. Probablement c’est à cela qu’on pense quand on imagine une dictature, avec son dictateur dans son front. Il peut avoir un parlement, etc; mais le pouvoir est subjugué à un seul leader. Exemples: Nombreux pays africans, Turkmenistan, Biélorussie, etc.
- Régimes à parti unique:
- Organisation très forte qui aime le leader: le parti. C’est ce parti qui prend les décisions fondamentales. Exemples: La Chine, où on avait des règles pour limiter les mandats mais on les a changés pour Xi Jin Ping.
- Régimes militaires:
- Très commune dans les pays de l’Amérique Latine dans les années 1960-70. Un exemple actuel est le Myanmar. Un régime où l’armée gouverne.
- Monarchies absolues:
- Présentes dans le monde arabe, le monarque est au centre du gouvernement et détient le pouvoir absolu.
Régimes autoritaires compétitifs
L’approche décrite est utile pour étudier les années 60, mais par pour l’actualité. Un régime autoritaire compétitif est défini par Levitsky comme: “Competitive authoritarian regimes are civilian regimes in which formal democratic institutions exist and are widely viewed as the primary means of gaining power, but in which incumbents’ abuse of the state places them at a significant advantage vis-à-vis their opponents. “.
Ceci est plus réaliste, il n’est pas envisageable que les États-Unis ou l’Hongrie développent un parti unique où une dictature militaire. Cependant, le concept du régime autoritaire compétitif pourrait apparaître.
C’est un régime civil, c’est les civils qui accèdent au pouvoir à travers des élections. Il y a plus d’un parti et plus d’une personne qui gouverne. Incumbents are forced to sweat: Puisqu’on sait quand même pas qui va gagner, même si on peut le prédire un peut. En Russie, un régime bien plus autoritaire, on sait toujours le résultat. Dans ce cas, on a juste des élections pas équitables.
Ce terrain de jeu inégal est caractérisé par une opposition fortement désavantagée:
- Un accès inégal aux ressources (financement publique des partis injuste).
- Un accès inégal aux médias (ceci altère le contexte des élections et les pensées des électeurs).
- Un accès inégal au système juridique (le gouvernement contrôle les tribunaux, ce qui détruit les checks and balances).
Democratic backsliding
Le phénomène le plus courant aujourd’hui, en particulier dans les démocraties établies. Selon Levitsky: “Democracies still die, but by different means Democratic backsliding today begins at the ballot box. “. Pour Bermeo: “state-led debilitation or elimination of any of the political institutions that sustain an existing democracy. When elected executives weaken checks on executive power one by one, undertaking a series of institutional changes that hamper the power of opposition forces to challenge executive preferences. “.
Les étapes sont les suivantes:
- Renforcer le contrôle du gouvernement sur les médias.
- Les journaux critiques sont éliminés et les écrivains on maintenant besoin d’une licence pour s’exprimer. On dificulte l’expression de l’opposition.
- Affaiblir les tribunaux ou renforcer le contrôle du gouvernement sur ces derniers.
- Le gouvernement ataque les tribunaux et les contrôle. On réduit l’âge de la retraite des juges pour les remplacer par des personnes aimables face au régime.
- Rendre le vote plus difficile. Modifier les règles électorales.
- Réduire les compétences des parlements, augmenter celles de l’exécutif. Ceci nous approche vers un autoritarisme compétitif, le gouvernement a maintenant l’avantage.
Ces graphiques détaillent ce backsliding dans deux pays:
Hongrie perd sa démocratie sans coup d’état:
La Turquie voit apparaître Erdogan et ne peut pas améliorer sa jeune et faible démocratie:
Résumé de la séance
- L’importance de la formation des concepts pour la politique comparée.
- Différentes formes d’autocratie.
- Democratic backsliding et l’autoritarisme compétitif.