La transformation des structures et relations sociales
Mutations de l’entreprise
- L’ordre productif de la 1ère Révolution perd de son efficacité:
- Le modèle de production de la première révolution industrielle, basé sur la mécanisation et le travail manuel intensif, montre ses limites. Partout, sauf aux États-Unis, on assiste à un essoufflement de l’industrialisation. Les USA échappent à ce phénomène grâce à une production déjà plus standardisée.
- Base technique:
- Les avancées technologiques telles que l’électricité et les moteurs à combustion interne révolutionnent les méthodes de production en améliorant l’efficacité et l’automatisation. Aux États-Unis, ces innovations permettent de développer une production de masse standardisée.
- L’accumulation des profits:
- Le capitalisme tel qu’il fonctionnait ne suffit plus. Les entrepreneurs cherchent à augmenter leurs profits en évitant les guerres de prix et en maintenant un certain équilibre avec les salariés. Cela conduit à une tendance vers les monopoles et les cartels, où les entreprises obtiennent des protections pour stabiliser le marché et consolider leur position.
- Le factory system:
- Le système d’usine traditionnel évolue. Le mode de régulation dans les entreprises change, affectant le rapport de pouvoir entre les employeurs et les travailleurs. Des méthodes comme le taylorisme et le fordisme introduisent la division du travail et les chaînes de montage pour optimiser la production.
Nouvelles méthodes de production
- Taylorisme : Organisation scientifique du travail visant à augmenter la productivité par la division des tâches.
- Fordisme : Production de masse standardisée associée à des salaires élevés pour les ouvriers afin de stimuler la consommation.
Transformation profonde du capitalisme
Ces mutations technologiques et organisationnelles entraînent une transformation profonde du capitalisme. Le système évolue vers une structure plus complexe, marquée par la standardisation, la concentration des entreprises et des changements dans les relations de travail. Cela affecte les structures sociales et les relations entre les différentes parties prenantes de l’économie. Les entreprises ont deux options: changer ou disparaître. Quelques unes vont être rachetées, groupées, etc. La concurrence va être absorbée. Si on passe, par exemple, de 5% à 20% du marché on n’a pas un monopole mais un contrôle considérablement plus grand.
Pourquoi
Raisons principales de la concentration
- Dominer le marché: Réduire ou éliminer la concurrence pour pouvoir fixer les prix sans subir de pression concurrentielle.
- Fournir de nouveaux marchés de consommation: Élargir l’offre de produits et services pour atteindre de nouveaux consommateurs et stimuler la demande.
- Contourner le gouvernement (ex: protectionnisme): Surmonter les lois comme les barrières commerciales imposées par les gouvernements grâce à des stratégies comme le lobbying ou la création de filiales à l’étranger.
Dominer le marché
Les cartels et les trusts
- Cartels : Accords entre entreprises qui conservent leur autonomie juridique mais s’entendent sur les prix et la production pour limiter la concurrence.
- Exemple : L’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole), où les pays membres coordonnent leur production pétrolière.
- Trusts : Fusion d’entreprises sous une direction commune pour contrôler un marché et éliminer la concurrence.
- Aux États-Unis, cette pratique a conduit à la création des lois antitrust comme le Sherman Antitrust Act de 1890 pour lutter contre les monopoles.
Les cartels en Allemagne
- Formation de cartels dans des industries clés comme la chimie pour contrôler les marchés.
- Évolution vers des Konzerns : Grands conglomérats intégrant plusieurs entreprises sous une même direction.
Impact des lois antitrust
- Adoption de lois pour empêcher les monopoles et promouvoir la concurrence.
- En 1890, le Sherman Antitrust Act est signé aux États-Unis.
- À cette époque, 1% des entreprises employaient 30% de la main-d’œuvre.
- Exemple : La Western Union, dominant le secteur des télécommunications.
Fournir des nouveaux marchés
Élargissement et diversification des entreprises
- Expansion dans les produits de grande consommation, nécessitant des réseaux de distribution spécialisés.
- Complexification des produits, rendant l’entrée sur le marché plus difficile pour les nouveaux concurrents (barrières à l’entrée).
Intégration horizontale et verticale
- Concentration horizontale : Regroupement d’entreprises du même secteur pour contrôler une plus grande partie du marché.
- Concentration verticale : Contrôle de toutes les étapes de la production et de la distribution.
- Exemple : L’entreprise Krupp en Allemagne, qui intègre l’extraction des matières premières jusqu’à la fabrication et la distribution.
Contourner les gouvernements
Ploutocratie et philanthropie
- John D. Rockefeller : Industriel cherchant la rentabilité maximale tout en s’engageant dans des actions philanthropiques.
- Ploutocratie : Système où le pouvoir est détenu par les plus riches.
- Parallèle contemporain : Elon Musk, entrepreneur influent dans plusieurs secteurs technologiques et la campagne de Donald Trump 2024.
Contournement du protectionnisme
- Lobbying : Influence sur les politiques gouvernementales pour réduire les barrières commerciales.
- Création de filiales à l’étranger pour accéder à de nouveaux marchés tout en évitant les taxes à l’importation.
Évolution
Vers 1870
- Production en Masse: Avec l’essor de la deuxième révolution industrielle, les entreprises cherchent à produire en grande quantité pour répondre à une demande croissante. La standardisation des produits et l’introduction de nouvelles technologies permettent d’augmenter significativement la production.
- Réduction des Coûts: La production à grande échelle entraîne des économies d’échelle, ce qui réduit le coût de production par unité. Cela permet aux entreprises de proposer des prix plus compétitifs et d’accroître leurs parts de marché.
- Innovation: L’innovation devient un élément clé pour rester compétitif. Les entreprises investissent dans la recherche et le développement pour améliorer leurs produits et optimiser leurs processus de fabrication.
Dès 1914
- Émergence des Oligopoles: La concentration industrielle s’intensifie, et quelques grandes entreprises commencent à dominer certains secteurs. Cela conduit à la formation d’oligopoles, où un petit nombre d’entreprises contrôlent une grande partie du marché.
- Exemple en Suisse:
- Migros et Coop: Ces deux géants de la distribution dominent le marché suisse. Leur position dominante crée un duopole, rendant difficile l’entrée de nouveaux concurrents dans le secteur.
- Exemple en Suisse:
- Impact sur la Concurrence:
- Barrières à l’Entrée: La taille et les ressources des grandes entreprises créent des obstacles significatifs pour les nouvelles entreprises souhaitant entrer sur le marché.
- Pouvoir de Marché: Les oligopoles ont la capacité d’influencer les prix et les conditions du marché, ce qui peut désavantager les consommateurs et les petits concurrents.
Conséquences Économiques et Sociales
- Réduction de la Concurrence: Moins de concurrence peut entraîner une diminution de l’innovation et une augmentation des prix pour les consommateurs.
- Influence sur les Politiques: Les grandes entreprises peuvent exercer une influence sur les décisions politiques et réglementaires, souvent pour favoriser leurs propres intérêts.
- Impact sur l’Emploi: Si ces entreprises peuvent créer de nombreux emplois, elles peuvent aussi exercer une pression sur les conditions de travail et les salaires en raison de leur position dominante.
La période à partir de 1870 est marquée par la naissance des très grandes entreprises qui révolutionnent l’industrie grâce à la production de masse, la réduction des coûts et l’innovation. Dès 1914, cette évolution conduit à l’émergence d’oligopoles qui transforment les dynamiques du marché. L’exemple de Migros et Coop en Suisse illustre comment deux entreprises peuvent dominer un secteur entier, influençant ainsi la concurrence et l’économie du pays.
Le prolétariat
Critique syndicales/prolétaires vers les entrepreneurs qui exploitent les travailleurs, ce capitalisme sera regulé par les législations comme les lois anti-trust aussi amplement critiquées (par les entrepreneurs, évidemment).
Dynamiques
Cette lutte de classe et de revendication vient de deux dynamiques:
- La lutte pour améliorer les conditions de vie et de travail des salariés, les encadrant dans des lois. Pour les ouvriers le salaire n’est pas le coût d’une marchandise (eux).
- Les législations octroyées par le haut (gouvernement sous pression). Les travailleurs c’est pas un bien qu’on achète pour produire.
Organisation politique et changement de lois
Le prolétariat veut s’organiser et faire des partis socialistes pour améliorer leur situation et diffuser leur idées dans la société. Ce socialisme augmente depuis 1840, avec des différents mouvements qui dialoguent et s’influencent. L’objectif c’était d’éliminer la vision (idée de socialisme de Proudhon) négative des classes basses. La société est plus que l’individu, on doit la changer: la classe basse c’est pas des criminels.
Marx va aussi dialoguer avec Proudhon. La vision de Marx est plutôt communiste. 4 million d’ouvriers qui vers les années 1865-1880 voient comment la lutte syndicale s’intensifie. Les lois changent pour permettre aux ouvriers de s’assembler et s’organiser, ceci n’était pas permis dans la France et d’autres pays avant.
La grève et le conflit à Genève
Les ouvriers utilisent la grève comme moyen de lutte, en plus de détruire les machines pour pas être remplacés. Chaque fois les grèves sont plus réprimés et plus nombreuses. Par exemple, à Genève (un état avec un conseil relativement socialiste et des idées plus modernes) une grève de solidarité avec les conducteurs de tramway apparaît pendant 3 jours. Cependant, la compagnie commence a licencier. Le conseil d’état doit réquisitionner l’armée à la Jonction. Dans les prochains jours les membres du comité de grève sont arrêtés et reprennent le travail.
La désertion collective arrive, on fait la grève de manière tournante mais aussi de manière générale. La productivité baisse à cause de ces débrayages.
Entre 1880 et 1914 2.000 conflicts émergent à Genève. En 1864 l’Internationale est crée pour livrer cette lutte de manière supranationale.
L’amorce des politiques sociales
La législation sociale commence dans l’Angleterre:
- 1802 Peel’s Factory Act. Les familles qui étaient embauchés (tous) dans une entreprise pas concernées.
- 1833 Factory Act. Les enfants ne peuvent plus travailler avant un certain âge.
- 1854: la 1ère loi générale sur la durée du travail. Conditions de travails pour les adultes et pas seulement les enfants.
- 1880: introduction de l’école obligatoire. Ceci permet d’éduquer et contrôler mieux l’état des enfants.
De iure, ceci était une bonne opportunité de ce moderniser avant les autres. De facto, ces lois n’était pas toujours appliquées dans la réalité. Normalement elles s’appliquaient juste à un secteur (le textile normalement) et donc elles étaient une solution limitée. On règle la journée laborale infantile à 12 heures mais on l’applique pas. Pas de contrôle. GB était une des premières a implementer ces mesures, puisqu’elle a été une des premières à s’industrialiser. Après ALL, Suisse, etc; feront la même chose.
Allemagne
Dans l’Allemagne de Bismarck, on a un système complet dans les années 1880
- 1883: assurance maladie.
- 1884: assurance accident.
- 1889: assurance invalidité et vieillesse.
L’Allemagne est très importante dans la construction de ces législations, sous Bismarck qui est l’auteur de l’unification d’ALL. Il était conservateur, et pas très fan de ces lois mais le choses changeaient. 49 millions habitent dans l’empire allemand, qui commence à voir apparaître des villes industrielles.
Alfred Krupp, fondateur de Krupp, était soucieux des conditions des travailleurs mais le prolétariat de masse était quand même précaire. Bismarck n’était pas trop progressiste dans cette matière, jusqu’à qu’il voie l’émergence du socialisme (Parti social démocrate futur). Ceci va déboucher dans la création du socialisme d’état, il veut s’approprier de ces idées et pas les laisser aux socialistes. Comme ça on enlève la raison d’être du mouvement.
Il fait un système volontaire et obligatoire d’assurance maladie. Le reste des nations fera cela de manière similaire mais plus tardivement. En 1910 l’assurance maladie couvre 80% de la population active et un peu moins pour les autres assurances. Environ en 1910-1914 GB fait la même chose.
Suisse
Elle est pionnière et attardée. Elle va réguler le travail des enfants en 1815 (+1837) - surtout dans le canton de ZH, même si elle n’est pas appliquée- et la durée du travail dès 1848- dans le Glaris- (+1864) pour contrôler l’exploitation. En 1877 le travail est régulé de manière fédérale. C’est un texte simple (Loi fédérale des fabriques) qui régule l’hygiène, le règlement interne des usines, le paiement, etc. Une avancée considérable pour toute la CH. On peut plus engager les femmes pendant les 6 semaines après l’accouchement ni les enfants de moins de 4 ans. On fait aussi des organes de contrôle.
Cependant elle est une retardaire dans les autres pilliers de l’état providence. Avant cela c’était la famille qui devait s’aider. Avant 1946 la Suisse ne fait pas l’AVS.
USA
L’USA est plutôt fan de la liberté et n’a jamais été une grande régulatrice du travail, c’est les entreprises qui gèrent. En faite, c’est l’employeur qui fait le fond de pension pour les retraités. Ils cherchent le welfare capitalism, l’employeur est le moteur de la providence. C’est pas avant après la crise de 1929 avec Roosevelt que le pays est doté de co-contributions entre l’état fédéral et les états fédérés pour ces programmes.
France
En France cette question sociale est difficile, il y a beaucoup de commerçants et on aime le travail individuel. La 3ème république est conservatrice et n’est pas intéressée par ceci. Mais en 1884 l’education est rendue laïque, gratuite et obligatoire. Les syndicats sont aussi légalisés, ils vont être le moteur de la naissance de cette question sociale. Le syndicalisme est apparu: Rousseau:
L’État commence a réguler le capitalisme, les entrepreneurs et travailleurs entrent dans un compromis. La libre association et autres droits sociaux vont aussi apparaître mais dans 1895. L’assurance vieillesse en France et l’état providence c’est plus ou moins vers les années 1930.
Bilan social vers 1913
Les grèves sont des plus en plus nombreuses. L’association internationale des travailleurs (précurseur du BIT-ONU) émerge. Un forte syndicalisation commence (35 million d’ouvriers syndicalisés en France). Ce mouvement aura son apogée en 1970, mais dans les années 1980 il la perdra. Les conservateurs retournent.
Divers pays européens voient d’important acquis sociaux:
- Education des enfants.
- Les enfants ne peuvent plus travailler.
- En dessous de 13 ans la majorité sont scolarisés.
- On avance vers la journée de 8 heures de travail.
- Les systèmes d’assurance sociale sont mis en place peu à peu, l’Allemagne est la seule à l’avoir si tôt. Cependant les accidents et maladie sont couverts, les autres choses ça sera plus tard (comme vieillesse).
L’État-Providence a été ébauché.