Séance 2-Théories des RI

Acteurs

Réseaux transgouvernementaux

Ils s’établissent entre départements étatiques, publiques et les ministères. Ils sont spécialisés dans des secteurs et fonctions spécifiques, en réunissant des experts des administrations publiques. Ils font de la coordination (soft law pas contraignante juridiquement). Celle-là peut être reprise par les états. Ils font aussi des normes internationales.

Par exemple Frontex avec les frontières européennes, ou Finma avec l’argent des banques, ou l’International Competition Network pour la concurrence et la politique de marché mondiale. Des chercheurs de l’OCDE on retracé en 2008 la création de ces réseaux. Ont conclu qu’elle s’était exacerbée dès les années 90.

ONGs

Nombre

Elles se sont multiplié, on a presque 60 000. Elles sont parfois représentées aux IOs, et sont même plus nombreuses qu’elles.

Partenariats Publics-Privés

Rôle des entreprises

Les multinationales ont acquis du pouvoir. Leur fortune est supérieure aux PNB de certains pays. Microsoft est par exemple connu pour la Gates Foundation, elle est très importante dans le domaine de la philantropie. Ces organisations sont importantes dans le respect du droit international comme la protection de l’environment. Il y a des partenariats publics-privés dans l’ONU. La Global Compact Network est un exemple dans lequel les entreprises qui y participent démontrent leur bonnes actions en faveur des 10 principes du DI à respecter. Le réseau fut lancé en l’année 2 000. L’ONU peut faire des contre rapports en ligne dans le site web de la GCN.

En Suisse on a eu des initiatives comme celle des responsabilités des entreprises. Elle a échouée au vote des cantons. Elle voulait les tenir responsables de leur actions dans les pays fragiles. On a aussi des dispositifs pour cela dans l’UE et les multinationales sont des partenaires dans beaucoup d’OI de nos jours.

Notion de la Gouvernance Globale

Comme le système d’anarchie mais beaucoup plus réglementé: Les gouvernements sont tout en bas de ce schéma. Certains auteurs prennent les OIs plus au sérieux. Cependant les OIs perdent des nos jours de la fiabilité aux yeux de beaucoup de gens.

Rappel

Types d’ordres internationaux

LIO vs W.O

De nos jours on est dans une souveraineté partagée. On n’est plus seulement dans le Westphalian Order. Mais peut cet ordre être renversé vers une rétrogression?

Perspectives

• Offrent des visions contrastées mais complémentaires sur les fondements, le fonctionnement et le futur de l’ordre international
• En sus de ces trois paradigmes, de nombreuses approches middle range (moins paradigmatiques/ philosophiques) se sont développées en RI.

Qu’est-ce qu’une théorie et à quoi sert-elle?

Définition:

• Un ensemble de propositions logiquement cohérentes qui explique un phénomène d’intérêt.
• Dans l’histoire on récapitule les phénomènes, en SCPO et RI on essaie des les expliquer. Par exemple l’hypothèse populaire de Kant (et qui est toujours en évolution de nos jours) que les démocraties sont plus pacifiques.

Fonctions:

• Expliquer.
• Comprendre.
• Décrire.
• Prédire.
• Prescrire (fonction politique→ comment on devrait faire les choses. Instrumentalisation des théories pour arriver à un but comme avec Machiavello).
• Réduire.

Objectif:

• Savoir formuler des affirmations probabilistes concernant les facteurs qui contribuent à un résultat / au phénomène qu’on cherche à comprendre et expliquer.

Interactions entre développements théoriques et politiques

Réalisme

Contexte historique

• Orientation libérale des premiers représentants de la discipline des RI.
• Grande Dépression, fascisme élu démocratiquement, échec de la SdN, 2ème GM, guerre froide…
• Critique de l’orientation normative (idéalisme post-WW1) des premières publications en RI qui se focalisaient sur comment éviter de nouvelles guerres→ idéalisme:

Critique réaliste de l’idéalisme

• Critique de la vision positive de l’être humain et de l’harmonie des intérêts.

• Analogie entre le comportement des Etats et la nature humaine.

• Il y a de la coopération mais voulue par les faibles et soutenue par les forts pour dominer ces premiers.

• Acteurs principaux: les Etats (et surtout les plus puissants) statism.

• Structure internationale: Anarchie, rivalité entre les Etats la principale tâche de l’Etat et d’assurer son intégrité territoriale→ survival.

• Moyens politiques: accumulation de la force / du pouvoir self-help perpétuation du dilemme de sécurité.

  • Protéger sont territoire pour le survival→ plus d’armes. Une spirale de compétition pour les resources et accumulation des moyens de pouvoir.
  • La perception de menace se perpétue.

• Refus d’une morale universelle.

  • Marx, Hobbes, Machiavello, etc.
  • Pas de morale, mais juste de la survie.
  • La morale doit être universelle mais il n’y a pas d’harmonie internationale de celle ci.
  • Quand on évoque la morale c’est donc pour cacher nos vrais intérêts.

• OI ne sont que des arènes des power politics, reposent sur le soutien des grandes puissances.

• Vision cyclique de l’histoire, risque perpétuel de guerre

• 1940-1950 Premier grand débat en RI: Réalisme contre Idéalisme (débat normatif)

  • Débat centré sur des philosophies très différentes. ==Trois S du réalisme survival, statism et self-help==

Réalisme classique: précurseurs

C’est quoi la souveraineté? Comme la gagner et la perdre? Machiavelli était conseiller de la cité-état de Florence pendant la Renaissance, menacée comme beaucoup d’autres par les grands royaumes comme la France et l’Espagne. Il fait un livre pour conseiller les dirigeants, en sorte qu’ils sachent maintenir la souveraineté de la cité. C’est le Prince:

• Analyser la vérité effective et pas les objectifs normatifs.
  • Ancré dans un être humain depuis une vision négative. Dominants, égoïstes.
  • Un prince doit savoir combattre en homme et en bête. Un prince doit se faire une réputation de bonté, de clémence, de pitié, de loyauté et de justice. Il doit d’ailleurs avoir toutes ces bonnes qualités, mais rester maître de soi pour en déployer les contraires, lorsque cela est expédient.
• L’art de gouverner obéit à des règles spécifiques liées à l’instabilité des relations humaines (poursuite d’intérêts, passions, ambition…).
• Séparation du champ d’action politique (la raison d’Etat) de la morale.
• La fonction de l’Etat est la poursuite de l’intérêt national.
• L’inspiration de la crainte / le déploiement de la puissance est le moyen le plus efficace pour exercer la souveraineté/gouverner.
• Mélange de diplomatie, confiance (ruse du renard) et de puissance militaire (le lion).

Les théories réalistes, même en apparaissant si agressives, croient en la dissuasion par les moyens de la bombe atomique par exemple (à leur yeux tous les pays devraient en avoir).

Thomas Hobbes→ Le Leviathan

• Nature humaine: rivalité, méfiance, fierté→volonté de domination.

• Etat de nature = guerre de tous contre tous (la vie humaine est solitary, poor, nasty, brutish, and short).

  • Homo hominis lupus est→ l’homme est un loup pour l’homme. Il ne sait pas vivre sans violence.

• Passage à l’état civil par le contrat social et la soumission au Leviathan, l’État souverain absolutiste (avec le monopole de la force).

• Pour les RI l’ État souverain constitue un dilemme de sécurité – comparable à l’état de nature (anarchie); l’internationalisation de l’état civil est impossible!

Hans J. Morgenthau→ Politics among Nations. The Struggle for Power and Peace

Il avait une vision négative de l’humain (juif allemand qui a fuit le nazisme). Il reprend le réalisme.

Les 6 principes du réalisme politique:

1. Les règles de la politique ressortent de la nature humaine animus dominandi.
2. La politique fonctionne par le pouvoir international politics, like all politics, is a struggle for power.
   • L’État doit savoir se protéger à travers le self-help.
3. Le devoir politique consiste à reconnaître l’intérêt national (survival).
4. La raison politique prime sur la morale (self-help). Elle est dangereuse si on la met en priorité par rapport aux intérêts nationaux et les états ont toujours des intérêts cachés derrière leur morale. Il n’y a pas de morale universelle.
5. Refus d’une morale universelle.
6. But de la théorie: Définition d’un homo politicus (prudence, modération, prévoyance et rationalité).
   • Aider aux états à survivre.

Néoréalisme (réalisme structurel)

Contexte historique

• Années 1950/60: Behavioral Revolution en sciences sociales: recherche de théories falsifiables et méthodes exactes.
  • Cette pensée très américaine apparaît aussi en Europe (intégration).
  • Affaiblissement vers 1970 seulement (des approches classiques).
  • Les sciences sociales veulent des théories vérifiables, elles sont plus scientifiques.
  • Les approches classiques ne marchent pas tellement.
• 1960/70 interdépendance croissante et rapprochement E.U.-UdSSR: High Politics (sécurité): Cuba-crisis, guerre du Vietnam, détente & contrôle des armements et Low Politics (économie): Interdépendance économique, prolifération d’ entreprises multinationales, succès (et augmentation de leur nombre) des organisations internationales (GATT, UE).
  • Il y a un avancement des approches libérales et néolibérales.
• 1979-86 deuxième guerre froide: Invasion soviétique en Afghanistan, élection de Ronald Reagan, strategic defense initiative; interventions (Grenade, Nicaragua, Liban…).
  • Refroidissement des RI.

1970-1980 Deuxième grand débat en RI (plus normatif que le premier): Néo-Libéralisme contre Néo-Réalisme (neo-neo debate; débat surtout ontologique) – parfois inclus aussi Néo-Marxisme.

Politique intérieure ou seulement politique extérieure? Qu’est ce qu’est important pour les RI?

Précurseur

Thucydide (env. 430-400 a. Chr.)→ Il explique la Guerre du Péloponnèse et le dialogue de Mélos:

• La montée en puissance d’Athènes est perçue être à la cause de la guerre.
  • Changements dans la distribution du pouvoir comme cause de la guerre.
• En politique internationale, c’est la loi du pouvoir qui prévaut, voir la réponse d’Athènes à la demande de Mélos de garder son indépendance comme cité neutre: …the standard of justice depends on the equality of power to compel and that in fact the strong do what they have the power to do and the weak accept what they have to accept… If we were on friendly terms with you, our subjects would regard that as a sign of weakness in us, whereas your hatred is evidence of our power… So by conquering you we shall increase not only the size but the security of our empire…

Un classique d’actualité

Notions essentielles du néoréalisme (reálisme structurel)

**Kenneth Waltz: Theory of International Politics, 1979

Objectif: Définition d’une théorie parcimonieuse, générale et révisable des RI**

• Les politiques internationales sont déterminées par la structure du système international: Anarchie, distribution du pouvoir.
  • Quand la distribution change→ guerre.
  • On ne prend pas en compte la politique intérieure comme les présidents ou le régime.
• Les Etats sont des entités unitaires (billiard balls) qui agissent selon les mêmes principes rationnels: self-help, security maximisation (= Néoréalisme défensif).
  • Atomic bomb lover. De manière défensive.
  • Pour lui aucun dirigeant ne l’utiliserait offensivement. C’est la meilleure arme de dissuasion.
• Les mutations dans la distribution du pouvoir sont à la base de la stabilité/instabilité.
• Recherche de la Balance of Power comme stratégie de stabilité dominante (au contraire du néoréalisme offensif postulé p.e. par J. Mearsheimer: recherche de l’hégémonie, qui btw n’est jamais stable à la longue).
• Il n’existe pas de véritable coopération internationale, les interactions entre états suivent le principe du bargaining (marchandage) qui mène toujours à des gagnants et des perdants (0-sum games→si on soustrait ce que l’autre perd à ce que l’on gagne on doit arriver à 0).
  • Dans les interactions on s’intéresse à qui gagne et perde. Vision réaliste de la rivalité constante.

Débats récents: Réalisme beyond eurocentrism

Kautilya, conseiller du roi Indien Chandragupta (IVe siècle avant J.-C.) et auteur de l’ Arhashastra = Manuel de la politique étrangère précurseur non-occidental du réalisme:

• Un roi fera la paix lorsqu’il se retrouvera en déclin relatif par rapport à son ennemi.
• Un roi supérieur à son ennemi l’attaquera.
• Lorsqu’un roi considère que ni lui ni son ennemi ne peuvent nuire à l’autre, il restera silencieux.
• Augmenter sa propre puissance, c’est se préparer à la guerre. Un roi avec des avantages spéciaux préparera la guerre.
• Obtenir la protection d’un autre, c’est chercher du soutien. Un roi épuisé de pouvoir cherchera de l’aide.

On y retrouve des idées similaires à celles de Thucydide ou Machiavelli. Max Weber les a lu et même référencé. Modi à redécouvert ce penseur et s’y appuie dessus. En Chine il y a aussi un intérêt au réalisme (dans le sens de la revendication anti-américaine).

Récapitulation: notions essentielles du réalisme

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