Contestation du libre-échange

Arguments en faveur des politiques commerciales interventionnistes

L’argument des termes de l’échange

Cas d’un grand pays (influence les prix mondiaux pour le bien considéré)
  • Mise en place d’un droit de douane réduit le prix mondial des importations.
  • Améliore les termes de l’échange.
  • Ce bénéfice peut dépasser les coûts associés aux distorsions crées par la taxe.
  • Existe un droit de douane optimal qui maximise le bien-être.
  • Bien-être national supérieur avec ce taux optimal qu’en libre-échange.
  • Raisonnement symétrique pour les exportations.
  • Existe une taxe optimale sur les exportations qui maximise le bien-être national d’un grand pays – ex : exportations de pétrole.
Limites de l’argument
  • Valable que pour les grands pays (US, UE, certains pays dans un secteur donné) au détriment des économies étrangères.
  • Comportement prédateur qui nuit aux relations avec les partenaires commerciaux.
  • Risque de représailles.

L’argument des défaillances de marché

On parle de défaillances de marché lorsque l’équilibre de marché n’aboutit pas à une situation optimale :

  • Bien public - bien dont l’utilisation est non-rivale (la consommation du bien par un agent n’a aucun effet sur la quantité disponible de ce bien pour les autres individus) et non-exclusive (une fois que le bien public est produit, tout le monde peut en bénéficier) - Pas de marché spontané pour ce type de bien.
  • Externalités - L’action d’un agent influence directement les possibilités de choix (production ou consommation) d’un autre agent - Pollution (externalité négative), Effets de réseau (externalité positive).
Exemples

Mondialisation des enjeux sociaux

Effets du libre-échange sur les salaires et les conditions de travail

  • Renvoie aux principes des avantages comparatifs (voir chapitres précédents).
  • Exemple des maquiladoras = usines implantées au Mexique à proximité de la frontière américaine suite à la signature de l’ALENA – KOM 2022, pages 318-320.
  • La mondialisation rend plus visibles et plus comparables les salaires et conditions de travail dans les secteurs exportateurs des PeD, qui peuvent être dramatiquement insuffisants (ex Rana Plaza KOM p.321-322).
  • Mais si salaires y sont faibles, renvoie aux différences de productivité et si conditions de travail y sont insuffisantes, s’agit-il d’une dégradation ? Cela n’empêche pas de questionner le statut juridique et la responsabilités des groupes internationaux..

Introduction de Clauses sociales/Commerce équitable

  • Consommateurs prêts a payer plus cher s’ils savent que ce bien a été produit dans des conditions décentes / Système de certification, ex: Max Havelaar (non contraignant et impacts très ciblés).
  • Alternative: Inclusion explicite des clauses sociales dans les accords de commerce internationaux (d’autant plus que crainte de dumping social)? Soutenu par Clinton au sommet de l’OMC à Seattle en 1999, régulièrement dans les débats.
  • Opposition des PeD qui voient cette inclusion comme un instrument de protection pour les pays développés.
  • Est ce que le boycott permettrait aux enfants d’aller à l’école? Ou aurait-il l’effet inverse?

Diversité Culturelle

  • Homogénéisation culturelle.
  • Argument des défaillances de marché invoqué pour justifier des politiques visant a protéger les spécificités culturelles nationales (France durant l’UR, 1994).

Mondialisation et environnement

Multiples questions en jeu car le développement du commerce peut engendrer

  • Plus de transport (effet direct).
  • Plus de croissance économique (courbe de Kuznets environnementales)
  • Une délocalisation de la pollution (Havre de pollution).
  • Effets nets ?

Croissance, commerce et environnement

  • Commerce agit sur l’activité économique consommation, est souvent source de pollution qui, production comme croissance économique, en multipliant les volumes produits et consommés, devrait donc toujours conduire a plus de dommages environnementaux.
  • Relation Croissance économique / émissions polluantes pas linéaire.
  • Courbe de Kuznets environnementale.
La Chine rattrape les US et l’UE

Empiriquement…
  • Au départ étude de Grossman et Krueger (1995): mettent en évidence une relation non linéaire (U-inversé) entre le niveau de PIB par habitant et les émissions de dioxyde de soufre des pays, point de retournement vers $8,000 in 1985 dollars.
  • Depuis de nombreuses études empiriques utilisant une grande variété : (i) de polluants (émissions automobiles, déforestation, émissions de gaz à effet de serre, déchets toxiques, indoor air pollution, etc.); (ii) de techniques économétriques (panel avec effets fixes et aléatoires, fonction polynomiale, techniques non-paramétriques); (iii) de pays, période, variables de contrôle (ouverture au commerce, corruption, institutions, etc.).
  • Résultats très disparates mais quelques faits stylisés émergent :
    • Courbe en U-inversé est souvent validée dans le cas des pollutions avec externalités locales, point de retournement parfois même assez rapide.
    • En revanche, polluants avec externalités globales, très dispersées (cas des émissions de CO2 – free rider problème) présentent des points de retournements très élevés voire inexistants (ou pas encore atteints!).
    • Attention dans l’interprétation: la croissance économique ne mène pas automatiquement à une amélioration environnementale, pas de prise en compte de facteurs corrélés avec à la fois des niveaux de revenu et de pollution (ex: régulations environnementales).

Quiz

B.

Mondialisation et environnement (suite)

Croissance, commerce et environnement (suite)

^(Mais ça ne compense pas notre augmentation en activité (et donc pollution)) On a exporté les secteurs polluants vers d’autres pays quoi.

UNIGE Introduction-économie-internationale